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02 novembre 2018

La tombe est un berceau




Érudit, écrivain, humoriste québécois, homme engagé socialement, Doris Lussier s'est surtout fait connaître au Québec par son personnage comique du "Père Gédéon" à la télévision. Derrière son large sourire, se cachait un esprit profond et en recherche, un homme de conviction.  Voici comment il envisageait sa propre mort.

Je n'ai qu'une toute petite foi naturelle, fragile, vacillante, bougonneuse et toujours inquiète.   Une foi qui ressemble bien plus à une espérance qu'à une certitude.

Mais voyez-vous, à la courte lumière de ma faible raison, il m'apparaît irrationnel, absurde, injuste et contradictoire que la vie humaine ne soit qu'un insignifiant passage de quelques centaines de jours sur cette terre ingrate et somptueuse.

Il me semble impensable que la vie, une fois commencée, se termine bêtement par une triste dissolution dans la matière, et que l'âme, comme une splendeur éphémère, sombre dans le néant après avoir inutilement été le lieu spirituel et sensible de si prodigieuses clarté, de si riches espérances et de si douces affections.

Il me parait répugner à la raison de l'homme autant qu'à la providence de Dieu que l'existence ne soit que temporelle et qu'un être humain n'ait pas plus de valeur et d'autre destin qu'un caillou.

J'ai déjà vécu beaucoup plus que la moitié de ma vie; je sais que je suis sur l'autre versant des cimes et que j'ai plus de passé que d'avenir. Alors j'ai sagement apprivoisé l'idée de ma mort.   Je l'ai domestiquée et j'en ai fait ma compagne si quotidienne qu'elle ne m'effraie plus…ou presque.

Au contraire, elle va jusqu'à m'inspirer des pensées de joie. On dirait que la mort m'apprend à vivre.  Si bien que j'en suis venu à penser que la vraie mort, ce n'est pas mourir, c'est perdre sa raison de vivre.

Et bientôt, quand ce sera mon tour de monter derrière les étoiles, et de passer de l'autre côté du mystère, je saurai alors quelle était ma raison de vivre. Pas avant.

Mourir, c'est savoir, enfin.

Sans l'espérance, non seulement la mort n'a plus de sens, mais la vie non plus n'en a pas.

Ce que je trouve beau dans le destin humain, malgré son apparente cruauté, c'est que, pour moi, mourir, ce n'est pas finir, c'est continuer autrement. Un être humain qui s'éteint, ce n'est pas un mortel qui finit, c'est un immortel qui commence.

La tombe est un berceau.  Mourir au monde, c'est naître à l'éternité. Car la mort n'est que la porte noire qui s'ouvre sur la lumière.  La mort ne peut pas tuer ce qui ne meurt pas. Or notre âme est immortelle. 

Il n'y a qu'une chose qui peut justifier la mort…. C'est l'immortalité.

Mourir, au fond, c'est peut-être aussi beau que de naître.   Est-ce que le soleil couchant n'est pas aussi beau que le soleil levant ?  Un bateau qui arrive à bon port, n'est-ce pas un événement heureux ?  Et si naître n'est qu'une façon douloureuse d'accéder au bonheur de la vie,  pourquoi mourir ne serait-il pas qu'une façon douloureuse de devenir heureux ?

La plus jolie chose que j'ai lue sur la mort, c'est Victor Hugo qui l'a écrite.  C'est un admirable chant d'espérance en même temps qu'un poème d'immortalité.  

"Je dis que le tombeau qui sur la mort se ferme, ouvre le firmament,  
Et que ce qu'ici bas nous prenons pour le terme est le commencement."

Doris Lussier 

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1 commentaire:

  1. Myriam de Terwangne2/11/18 06:54

    Très beau texte en ce jour des défunts ! ALLERZIELEN , le nom de cette fête exprime bien l' espérance en la survivance des âmes , et de l' âme qui est déjà éternelle en nous jusqu' au delà de la mort terrestre.
    En écho à ce beau texte , connaissez - vous celui - ci qui - selon plusieurs sources - ,serait du même auteur Doris Lussier ( 1918- 1993 ):

    Excellente journée !

    "La vie c'est comme un tricot" Doris Lussier (1918-1993) poète québécois


    LA VIE, C' EST COMME UN TRICOT !

    Dieu te donne la laine et les aiguilles
    et Il te dit:
    « Tricote de ton mieux, une maille à la fois ! »
    Une maille, c'est une journée sur
    l'aiguille du temps.
    Tu montes 30 ou 31 mailles.
    Après douze rangs de tricot,
    tu as 365 mailles
    Quelques-unes sont tricotées à l'endroit,
    d'autres à l'envers
    Il y a aussi des mailles échappées
    mais tu peux les reprendre.
    Tu as peut-être déjà plus de
    1500 mailles et 500 rangs de tricotés !
    Mais Dieu seul sait,
    quelle sera la longueur de ta vie !

    La laine que Dieu te donne
    pour tricoter ta vie,
    est de toutes les couleurs:

    Rose comme tes joies,
    Noire comme tes peines,
    Grise comme tes doutes,
    Verte comme tes espérances,
    Rouge comme tes amours et tes amitiés,
    Bleue comme tes désirs,
    Blanche comme ton don
    au Dieu que tu aimes !

    Père, donne-moi le courage de
    terminer mon « tricot »
    afin qu'un jour, devant mes
    frères et soeurs,
    je te l'offre avec toute ma joie.
    - Doris Lussier -

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