Apprends-nous à déposer notre « oui » dans le tien, nous, membres de ton Église :
en paroisses ou en communautés, retirés au désert, enfouis dans le monde ou en mission...
multiples visages qui reflètent la diversité des appels que tu déposes en nous...

Don Bosco nous dit :



  | Don BOSCO nous dit:




31 juillet 2018

Les bras tendus, les mains ouvertes




En priant ce matin
J’ai ouvert mes mains, Seigneur
Et je t’ai reçu tout entier.
C’est avant moi, Jésus
Que tu as ouvert tes bras
Sur le bois de la croix pour nous sauver.
Aujourd’hui,
Donne-moi seulement la liberté d’aimer
Et fais que je l’emploie
Totalement.
Aimer, simplement aimer
En tout ce que je fais.
Demain, Seigneur,
J’étendrai mes bras
A ton image.
Pour accueillir
Des bras ouverts comme une corbeille
Pour rassurer, pour consoler.
Permet que mon cœur soit ouvert
Pour distribuer, entraîner,
Donner confiance,
Afin que sur chaque visage rencontré
Puisse se lire le bonheur
De Te suivre et la joie d’aimer.

Pastorale des jeunes – Dunkerque

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30 juillet 2018

Le droit d’exister



Sensation de paix.

L’horloge du temps est arrêtée.
Ces secondes, ces minutes me fouaillaient pour me précipiter vers mes travaux, mes recherches,
sont ce matin sans pouvoir sur moi.
Je goûte l’instant.
Je sens qu’il a plus à m’apprendre que l’accumulation de tous les suivants.

Pourquoi me suis-je si rarement accordé le temps de vivre, le droit de vivre ?
Il me fallait justifier sans cesse mon existence par ma production,
par mon rendement, à mes yeux comme à ceux des autres.
Mon existence, en soi, n’avait pas de valeur.
Je ne croyais pas exister pour les autres,j’ai fini par ne plus exister pour moi.
Ce matin, j’ai le droit d’exister tout seul, pour moi tout seul.

Je prends le droit d’exister.
Et les êtres et les choses autour de moi commencent à exister d’une existence plus dense.
Eux aussi commencent à avoir le droit d’exister.
Nous sommes un univers d’existences solides, réelles, également importantes et respectables.
Comme si le sablier de l’existence se remplissait de minute en minute de la quantité de réalité qui le rend stable.
Ce n’est plus cette sensation de vide qu’il faut remplir d’actes, de mots, d’œuvres.

Je goûte d’être immobile.
J’existe davantage de ne rien faire, je repose sur ma racine.
Quelle est cette racine ?
Je sens l’existence sourdre en moi sans arrêt,
et ce mouvement, quand je l’observe, suffit à m’occuper.
Je lui fais confiance.
Je n’ai plus à intervenir, à me justifier d’exister, il me justifie.

Exister justifie d’exister.
C’est bon d’exister.
Ça ne doit « servir » à rien d’exister.
On n’ est pas obligé de servir à quelque chose.
On n’ est pas obligé de servir à rien.
On a le droit d’exister d’abord.
Il me semble que je cherchais sans cesse à justifier mon existence
avant d’avoir pris conscience et goût d’exister.
Jusqu’ici, il m’était incroyable que l’on puisse passer du temps
sans rien faire et ne pas le sentir perdu !

Le temps n’est pas rempli de ce qu’on y met.
Mon temps se remplit par l’attention que je lui porte…
Par le goût que j’en prends parce que je le considère
Parce que je me considère.
Parce que je me suis restitué LE DROIT D’EXISTER.

Louis EVELY,
Extrait de son journal 1983

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29 juillet 2018

Ce peu que nous sommes



« Où trouverons-nous dans un désert assez de pain pour qu’une telle foule mange à sa faim ? »

D’où vient la multiplication des pains ? La réponse se trouve dans l’invitation de Jésus aux disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Lc 9,13) — « donner », partager. Qu’est-ce que les disciples partagent ? Le peu qu’ils ont : cinq pains et deux poissons (ibid.). Mais ce sont précisément ces pains et ces poissons qui, dans les mains du Seigneur, rassasient toute la foule. Et ce sont précisément les disciples, égarés devant l’incapacité de leurs moyens, de la pauvreté de ce qu’ils peuvent mettre à disposition, qui font asseoir les gens et qui — confiants dans la parole de Jésus — distribuent les pains et les poissons qui nourrissent la foule. Ceci nous dit que dans l’Église, mais aussi dans la société, un mot-clé dont nous ne devons pas avoir peur est « solidarité », c’est-à-dire savoir mettre à la disposition de Dieu ce que nous avons, nos humbles capacités ; car c’est seulement dans le partage, dans le don, que notre vie sera féconde, qu’elle portera du fruit. Solidarité : un mot mal vu par l’esprit du monde ! 
      
[Dans l’eucharistie de] ce soir, encore une fois, le Seigneur distribue pour nous le pain qui est son Corps : il se fait don. Et nous aussi, nous faisons l’expérience de la solidarité de Dieu avec l’homme, une solidarité qui ne s’épuise jamais, une solidarité qui ne finit pas de nous surprendre : Dieu se fait proche de nous. Dans le sacrifice de la croix, il s’abaisse en entrant dans l’obscurité de la mort pour nous donner sa vie, qui vainc le mal, l’égoïsme, la mort. Ce soir aussi, Jésus se donne à nous dans l’eucharistie, partage notre chemin, se fait même nourriture, la vraie nourriture qui soutient notre vie, y compris dans les moments où la route devient difficile, et où les obstacles ralentissent nos pas. Et dans l’eucharistie, le Seigneur nous fait parcourir sa voie, celle du service, du partage, du don. Ce peu que nous avons, ce peu que nous sommes, s’il est partagé, devient richesse, car la puissance de Dieu, qui est celle de l’amour, descend dans notre pauvreté pour la transformer. 

Pape François
Homélie du 30/05/2013

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28 juillet 2018

Réflexions d'un jardinier



À cause de la canicule, je suis très occupé par mon jardin qui se montre à la fois magnifique et vacillant, entre le champion glorieux et le corps malade. Quotidiennement, je veille à abreuver les plantes, à protéger les fleurs de la morsure solaire, à détacher les éléments morts, et ces soucis me poussent, de pensée en pensée, jusqu’à la révolte. Oui, cultiver mon jardin extérieur me conduit à cultiver mon jardin intérieur. 

Je nous en veux, à nous, l’humanité, de faire crever la Terre de notre orgueil. À force de nous croire uniques, supérieurs, séparés du cosmos, quasi affranchis des règnes du vivant, nous avons enlaidi, déséquilibré, voire détruit la nature. Le globe se réchauffe, l’air s’encombre, les espèces disparaissent, la flore se raréfie. Par vanité et démesure, aveuglés, ivres de nous-mêmes, nous avons oublié que nous sommes éléments d’un Tout, et non le Tout. 

Voici le résultat de mes conciliabules avec mon jardin : rentrons dans les rangs du vivant, retrouvons nos liens. Les plantes attendent de nous que nous soyons un peu plus plantes ; les animaux souhaitent que nous nous reconnaissions animaux ; et je dois ajouter que, moi, en tant qu’humain, je rêve que nous soyons davantage humains.

Éric-Emmanuel Schmitt
(lu sur son profil FB)

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27 juillet 2018

Matin


Au lever du soleil, l
La vie m’irradie à nouveau, ô Dieu.
Dans la lumière de l’aube,
Tu me mènes des brumes de la nuit à la clarté du jour.
Dans la lumière de ce jour,
Conduis-moi à une meilleure connaissance du mystère
Qui le premier m’a sorti de la nuit !
Donne-moi de mieux discerner
L’amour qui engendre toute vie !

(tradition monastique celte)

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26 juillet 2018

Le vent



L’air bouge
L’air s’agite : c’est le vent.
S’il vient d’ouest
En bousculant les nuages
C’est la pluie pour bientôt.
S’il vient d’est, le temps sec est pour demain.
S’il vient du nord
C’est le froid et peut-être
De la neige en hiver.
S’il vient du sud il annonce la chaleur
Des éclairs et des orages.
C’est le vent

O Dieu
Toi qui crées toutes choses,
Je te rends grâce pour le vent.
Tu as calmé la tempête sur le lac,
C’est Toi le Seigneur du vent.
Béni sois-tu Seigneur
Pour le vent,
Car il nous fait penser à ton Esprit,
L’Esprit de Dieu,
Que tu as mis en nous lors de notre baptême.
Béni sois-tu Seigneur pour le vent,
Car il nous fait penser à ton Esprit
Qui nous aide à vivre comme tu le veux,

Il est ta vie en nous.
Plus que le vent, ton Esprit est puissant ;
Il souffle sur nos peurs,
Il nous pousse en avant.
Plus que le vent, ton Esprit est fort.
Il est notre force
Il est ta force en nous

de Scoutopedia

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Du mur à la page :





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25 juillet 2018

Si tu ne trouves pas le bonheur


Si tu ne trouves pas le bonheur
C’est peut-être que tu le cherches ailleurs
Ailleurs que dans tes souliers…
Ailleurs que dans ton foyer

Selon toi, les autres sont plus heureux
Mais toi tu ne vis pas chez eux…
Tu oublies que chacun a ses tracas
Tu n’aimeras sûrement pas mieux son cas

Comment peux-tu aimer la vie
Si ton coeur est plein d’envie ?
Si tu ne t’aimes pas
Si tu ne t’acceptes pas ?
Le plus grand obstacle au bonheur, sans doute
C’est de rêver d’un bonheur trop grand
Sachons cueillir le bonheur au compte-gouttes
Ce sont les petites gouttes qui font les océans

Ne cherchons pas le bonheur dans nos souvenirs ;
Ne le cherchons pas non plus dans l’avenir
Cherchons le bonheur dans le présent
C’est là et là seulement qu’il nous attend

Le bonheur ce n’est pas un objet
Que l’on peut trouver quelque part hors de nous
Le bonheur, ce n’est qu’un projet
Qui part de nous et se réalise en nous

Il n’existe pas de marchands de bonheur…
Il n’existe pas de machines à bonheur…
Il existe des gens qui croient au bonheur
Ce sont des gens qui font eux-mêmes leur bonheur

Si dans votre miroir votre figure vous déplaît
À quoi ça sert de briser le miroir… ?
Ce n’est pas lui qu’il faut casser !
C’est vous qu’il faut changer.

Bruno LEROY

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24 juillet 2018

Marcher simplement


Sais-tu que marcher simplement
Peut suffire à sauver le Poème en toi
A lui donner son rythme
Ses brusques éveils
Son glissement de pas
Ses arrêts sur un fil
Son élan furtif
Sais-tu qu’une maison peut abriter
Tous les sentiers de la forêt
Tous les rivages de l’océan
Tous les secrets de l’univers
Tous les oiseaux du cœur
Qu’elle peut laisser grandir tous les soleils de l’âme
T’avancer silencieux
Tel un funambule un livre à la main
Avec souplesse et légèreté
Lenteur et gravité
Peut devenir à l’instant même
Ta danse lumineuse
Ta liturgie sereine
Ta fugue matinale
Lorsque d’une écriture fine
Tes pieds caressent la terre telle une étoffe végétale
Mille fleurs apaisées chantent dans ta mémoire
Sais-tu qu’en te laissant ainsi tirer
Par les mots qui te cherchent
Héler par les images de ton ciel intérieur
Tu franchis l’espace ouvert de ton propre risque
Tu lâches tout tu rends grâce à la nuit
Et tu t’attaches à l’essentiel .
JEAN LAVOUE

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23 juillet 2018

Le possible et le déraisonnable


Vis le possible et le déraisonnable
comme si l’orage devait te surprendre dans le déclin du jour.
Il y a des éclats d’arbre sur ta page.
Les mots ne finissent jamais
même après la sentence de la foudre.
Tu étais un chêne. Tu es un humain.
N’oublie jamais l’essence végétale de ton être.
Puisses-tu vivre en paix et reposer ton âme
même au creux des foules majuscules.
Il y a tout au centre de toi un basculement infime.
Vers la douceur de vivre. Après la pluie.

© Patrick Chemin
Le 5 octobre 2012

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22 juillet 2018

Dieu, qui es-tu ?


Es-tu une mosaïque
composée de multiples pierres uniques ?

Es-tu un livre
qui vaut la peine d’être lu ?

Es-tu le vent
qui vient me frôler ?

Es-tu mon frère ou ma sœur
en qui j’ai confiance
et avec qui je peux parler de tout ?

Es-tu un miroir
dans lequel je peux me reconnaître
et découvrir ce que je dois faire ?

Es-tu une source
dans laquelle je peux puiser
lorsque je suis épuisé ?

Es-tu une merveilleuse musique
que je puis réentendre constamment
sans jamais l’oublier ?

Es-tu un rêve
qui jamais ne se réalisera ?

Es-tu un arc-en-ciel
qui me relie à toi ?

Es-tu cette force qui me laisse vivre
et qui me donne de l’énergie ?

Dieu, qui es-tu ?

Extrait de « Prières pour les jeunes » Éd. du Signe

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21 juillet 2018

Des songes heureux

Belle et bonne fête nationale !



Sachez que la Création ne nous appartient pas, mais que nous sommes ses enfants.

Gardez-vous de toute arrogance car les arbres et toutes les créatures sont également enfants de la Création.

Vivez avec légèreté sans jamais outrager l’eau, le souffle ou la lumière.

Et si vous prélevez de la vie pour votre vie, ayez de la gratitude.

Lorsque vous immolez un animal, sachez que c’est la vie qui se donne à la vie et que rien ne soit dilapidé de ce don.

Sachez établir la mesure de toute chose.

Ne faites point de bruit inutile, ne tuez pas sans nécessité ou par divertissement.

Sachez que les arbres et le vent se délectent de la mélodie qu’ensemble ils enfantent, et l’oiseau, porté par le souffle, est un messager du ciel autant que la terre.

Soyez très éveillés lorsque le soleil illumine vos sentiers et lorsque la nuit vous rassemble, ayez confiance en elle, car si vous n’avez ni haine ni ennemi, elle vous conduira sans dommage, sur ses pirogues de silence, jusqu’aux rives de l’aurore.

Que le temps et l’âge ne vous accablent pas, car ils vous préparent à d’autres naissances, et dans vos jours amoindris, si votre vie fut juste, il naîtra de nouveaux songes heureux, pour ensemencer les siècles.

Pierre Rabhi,
Extrait du Recours à la Terre -Terre du ciel, 1995

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20 juillet 2018

Les Béatitudes du Pape



Être pauvre de cœur,
c’est cela la sainteté.
Réagir avec douceur,
c’est cela la sainteté.
Savoir pleurer avec les autres,
c’est cela la sainteté.
Rechercher la justice avec faim et soif,
c’est cela la sainteté.
Regarder et agir avec miséricorde,
c’est cela la sainteté.
Garder le cœur pur de tout ce qui souille l’amour,
c’est cela la sainteté.
Semer la paix autour de nous,
c’est cela la sainteté.
Accepter chaque jour le chemin de l’Évangile
même s’il nous crée des problèmes, c’est cela la sainteté.

Pape François,
Gaudete et exultate (2018), 63 à 95, passim.


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19 juillet 2018

Loué sois-tu.



Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures,
qui sont sorties de ta main puissante.
Elles sont tiennes, et sont remplies de ta présence
comme de ta tendresse.
Loué sois-tu.

Fils de Dieu, Jésus,
toutes choses ont été créées par toi.
Tu t’es formé dans le sein maternel de Marie,
tu as fait partie de cette terre,
et tu as regardé ce monde avec des yeux humains.
Aujourd’hui tu es vivant en chaque créature
avec ta gloire de ressuscité.
Loué sois-tu.

Esprit-Saint, qui par ta lumière
orientes ce monde vers l’amour du Père
et accompagnes le gémissement de la création,
tu vis aussi dans nos cœurs
pour nous inciter au bien.
Loué sois-tu.

Pape François, Encyclique « Laudato si », 24 mai 2015

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18 juillet 2018

SI TU SAIS



Si tu sais garder les yeux clos
Quand tant d'images te font signe,
Et surprendre le chant secret
Qui se cache parfois sous les mots,
Tu verras naître tous tes rêves.

Si tu veux t'imposer le silence
A l'instant d'écouter la nuit,
Peut-être entendras-tu monter
Dans le ciel de l'immense été
Comme un chuchotement d'étoiles.

Alors tu pourras t'avancer
Sur les chemins du monde,
Plus libre de tes yeux ouverts,
Plus riche de chaque parole,
Puisque tu connaîtras
Le prix du rêve et du silence.

Pierre Gabriel ,
Extrait de " Chaque aube tient parole "
Collection " poèmes pour grandir , Éditeur Cheyne 

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17 juillet 2018

Tu serais seul



Si tu es fatigué,
repose ta tête sur notre épaule.
Si tu as soif,
bois à la source de notre foi.
Si tu as faim,
mange le pain de notre amour.

Si tu es menacé,
que nos cœurs soient ton épée
et nos corps ton bouclier.
Si ton chemin est semé d'épines,
marche quand même,
nous t'accompagnerons.

Mais ne quitte jamais
le chemin de la liberté,
de l'honneur, de la vérité.
Sur une autre route,
tu serais seul.

Ne quitte jamais
le chemin de l'espérance
sur une autre route,
tu serais seul.

Auteur inconnu
(Prague en 1968)


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16 juillet 2018

Heureux les pauvres



Heureux les pauvres ! oh ! pas n'importe lesquels,
Mais les pauvres de cœur !
Ceux dont le cœur est vide de tout,
Mais débordant de l'essentiel : de l'amour du Seigneur.

Cœur humble et disponible comme celui d'un enfant,
Cœur libéré, cœur ouvert et accueillant, cœur avide de donner,
De tout donner quand on n'a plus rien :
Donner son temps, son sourire, sa peine,
Donner sa joie aussi, donner la parole, céder le pas…
Donner sa main surtout, à celui qui la prend.

Heureux les pauvres
Qui n'ont que leur cœur à donner !

Paul Coutal


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15 juillet 2018

Il y a des matins d’été



Il y a des matins d’été où,
comme une fleur qui s’ouvre à la rosée
on goûte lentement la douceur de l’eau fraîche
Seigneur, quand l’eau me désaltère
Je suis ton enfant bien vivant.

Il y a des après-midi d’été où,
comme un petit lézard qui s’endort sur sa pierre
on se laisse caresser par le brûlant soleil
Seigneur, quand le soleil me réchauffe
Je suis en paix avec toi.

Il y a des soirs d’été où,
comme les voiles d’un bateau qui se gonflent de vent,
on écarte grand les bras pour respirer la brise
Seigneur, quand l’air du soir me porte
Je m’élance vers toi.

Il y a des nuits d’été où,
comme les étoiles qui veillent dans le ciel
on reste là, attentif aux bruits du silence.
Seigneur, quand les bruits de la nuit me bercent
Je veille un moment près de toi.

sur le site Port-Saint-Nicolas

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« Pour que ma joie soit en vous » (Jn 15, 11) LA SAINTETÉ POUR TOI AUSSI
Notes de présentation de L’ÉTRENNE 2019 : suivez ce lien ►

14 juillet 2018

Des pas vers la fraternité


Fête nationale française ce 14 juillet.  
Bonne fête à tous nos amis de France !



Pour vivre en frères, il faut ralentir le pas
pour se mettre au pas de l'autre ;
faire un pas de côté, parfois,
pour changer son point de vue ;
faire le premier pas pour inviter l'autre
à prendre toute sa place dans le groupe...

La fraternité est une longue marche.
Elle s'apprend ;
elle est désirée mais pas innée.
Elle suppose une prise de conscience
et une acceptation de l'égale dignité de tous...
Elle demande une décision, un effort,
une tension et une attention de tout l'être...
mais elle ouvre à des horizons
et des joies inconnus jusqu'alors.

Véronique Fayet

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13 juillet 2018

Le repos


« J'aime le repos, dit Dieu.
Vous vous faites mourir à travailler.
Vous faites du sur temps pour prendre des vacances,
Vous vous agitez, vous ruinez vos santés.
Vous vous surmenez à travailler trente-cinq heures par semaine
quand vos pères tenaient mieux le coup à soixante heures.
Vous vous dépensez tant pour un surplus d'argent et de confort.
Vous vous tuez pour des babioles.
Dites-moi donc ce qui vous prend !
Moi, j'aime le repos, dit Dieu.
Je n'aime pas le paresseux.
Je le trouve simplement égoïste car il vit aux dépens des autres.
Moi, j'aime le repos
Quand il vient après un grand effort
Et une tension forte de tout l'être.
J'aime les soirs tranquilles après les journées dures.
J'aime les dimanches épanouis après les six jours fébriles.
J'aime les vacances après les saisons d'ouvrage.
J'aime la retraite quand la carrière est terminée.
J'aime le sommeil de l'enfant épuisé par ses courses folles.
J'aime le repos, dit Dieu.
C'est ça qui refait les hommes.
Le travail, c'est leur devoir, leur défi.
Leur effort pour donner du pain et vaincre les obstacles.
Je bénis le travail.
Mais à vous voir si nerveux, si tendus,
je ne comprends pas toujours
quelle mouche vous a piqués.
Vous oubliez de rire, d'aimer, de chanter.
Vous ne vous entendez plus à force de crier.
Arrêtez donc un peu. Prenez le temps de perdre votre temps.
Prenez le temps de prier. Changer de rythme, changez de cœur.
J'aime le repos, dit Dieu.
Et au seuil du bel été, je vous le dis à l'oreille
quand vous vous détendez dans la paix du monde,
Je suis là près de vous
Et je me repose avec vous ».

André Beauchamp
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12 juillet 2018

Douceur


Seigneur, donne-moi Ta divine Douceur

Seigneur, donne-moi Ta divine Douceur,
Toi qui voulus être un petit enfant enveloppé de langes,
un adolescent soumis à Marie et Joseph,
un Messie jamais conquérant,
un Ressuscité dans le secret.

Seigneur, donne-moi Ta divine Douceur,
Toi qui as dit : « Bienheureux les doux, Ils posséderont la terre »
Donne-moi de saisir chaque chose avec douceur ;
le téléphone et la valise, la plume et le balai,
la fourchette et le plat, et surtout la main qui se tend vers moi.

Seigneur, donne-moi Ta divine Douceur,
Toi qui as dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. ».
Donne-moi d’accueillir toute chose avec douceur ;
le bon et le mauvais, la joie et la peine, l’encouragement et la critique,
 l’instant tel qu’il est et surtout l’autre tel qu’il se présente.

Vierge pleine de grâce, Vierge du Sourire,
restaure en moi la divine douceur,
apprends-moi à guérir ceux que j’ai blessés,
que ta Tendresse fasse surgir sur mes lèvres
les paroles qui rétablissent la paix.

Sœur Emmanuelle du Caire

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11 juillet 2018

Farniente


Quand je n’ai rien à faire, et qu’à peine un nuage
Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage,
J’aime à m’écouter vivre, et, libre de soucis,
Loin des chemins poudreux, à demeurer assis
Sur un moelleux tapis de fougère et de mousse,
Au bord des bois touffus où la chaleur s’émousse.

Là, pour tuer le temps, j’observe la fourmi
Qui, pensant au retour de l’hiver ennemi,
Pour son grenier dérobe un grain d’orge à la gerbe,
Le puceron qui grimpe et se pend au brin d’herbe,
La chenille traînant ses anneaux veloutés,
La limace baveuse aux sillons argentés,
Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole.

Ensuite je regarde, amusement frivole,
La lumière brisant dans chacun de mes cils,
Palissade opposée à ses rayons subtils,
Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte
En l’air, comme sur l’onde un vaisseau sans pilote ;
Et lorsque je suis las je me laisse endormir,
Au murmure de l’eau qu’un caillou fait gémir,
Ou j’écoute chanter près de moi la fauvette,
Et là-haut dans l’azur gazouiller l’alouette.

Théophile Gautier
" Premières Poésies "

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Ce 11 juillet, fête de la Communauté Flamande de Belgique.  Bonne fête à nos lecteurs de Flandre !

10 juillet 2018

La route de la vie



Au début, je voyais Dieu comme mon observateur, mon juge, comptant toutes les choses que j'avais mal faites, pour qu'Il puisse savoir si j'avais mérité le Ciel ou l'enfer quand je mourrai.


Mais plus tard, quand j'ai rencontré Jésus, il me sembla que ma vie était plutôt comme une balade en vélo, mais c'est un vélo-tandem, et j'ai remarqué que Jésus-Christ était à l'arrière m'aidant à pédaler.
Je ne sais plus au juste quand Il me suggéra que nous changions de places, mais la vie n'a jamais été la même depuis. Quand j'avais le contrôle, je connaissais le chemin. C'était plutôt ennuyeux, mais prévisible...  C'était le chemin le plus court entre deux points.

Mais quand Il prit le guidon, Il connaissait de beaux et longs détours, par des montagnes, des endroits rocheux à des vitesses à se casser le cou, tout ce que je pouvais faire était de m'accrocher ! Même si ça semblait être folie, Il me disait : « Pédale ! »

Je m'inquiétais et étais anxieux et demandais : « Où m’emmènes-tu? » Il riait et ne répondait pas, et je commençais à apprendre la confiance.

J'oubliai ma vie ennuyeuse et entrai dans l'aventure. Et quand je disais, « J'ai peur », Il se penchait derrière pour toucher ma main.

Il m'amena à des gens pour donner ce dont j'avais besoin, des cadeaux de guérison, acceptation et joie. Ils m'offrirent des cadeaux à emporter pour mon voyage, celui de mon Seigneur et le mien.
Et nous étions sur la route de nouveau. Il disait : « Donne ces cadeaux ; ils sont des bagages en trop, trop de poids ». Alors je les donnais aux personnes que nous rencontrions, et je découvrais qu'en donnant je recevais, et toujours notre fardeau était léger.

Au début, je ne Lui faisais pas confiance pour le contrôle de ma vie. Je pensais qu'Il allait me mener à un accident ; mais Il connaît les secrets du vélo, sait comment l'incliner pour prendre des virages difficiles, sait comment le faire sauter pour éviter des rochers, sait comment aborder des passages effrayants.

Et j'apprends à me taire et à pédaler dans les endroits les plus étranges, et je commence à apprécier la vue et l'air frais sur mon visage avec mon agréable compagnon de tout instant, Jésus-Christ.
Et quand je suis certain que je ne peux plus continuer, Il sourit seulement et dit : « Pédale »...

Anonyme

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09 juillet 2018

Quand vient l’été



Quand vient l’été vient le désir de se laisser aller,
d’en finir avec les contraintes et les plaintes
pour retrouver la légèreté, la simplicité d’être.

Quand vient l’été vient le désir de ralentir le pas,
de se promener doucement dans sa vie
pour en cueillir le goût, en savourer le relief.

Quand vient l’été vient le désir de s’élever
au-dessus des brumes du chemin
pour renouer avec ce qui en soi est vivant.

On voudrait tant se poser dans la tranquillité,
laisser fleurir le silence,
soigner la qualité de sa présence.

Mais à vouloir ainsi, on risque le désespoir,
car la vie est toujours de « l’autre »
qui fracture les envies et découd les projets.

Elle sème le désordre chez les plus organisés,
emmène les plus prévoyants en terre d’imprévu,
fait taire toute prétention à la maîtrise.

Le malheur n’est pas qu’il en soit ainsi,
il est de se raidir dans ses attentes,
de préférer ses rêves à l’appel du présent.

Il est surtout de bouder l’inédit,
qui a pourtant force de révélation
quand on renonce à la frustration.

La vraie joie prend par surprise,
elle surgit moins de ce que l’on prévoit
que de la réponse que l’on offre à ce qui arrive.

Aux matins pluvieux comme aux matins heureux,
aux heures tragiques comme aux heures magiques,
il n’y a d’autre bonheur que celui de répondre présent.

Alors, vient le souffle de rester debout
et cette douceur du lointain quand on ouvre les mains
pour accueillir ce qui aujourd’hui sera pain.

Francine Carillo
(pasteure et écrivain)

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08 juillet 2018

Accompagner




Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois le chercher là où il est et commencer là, justement là.

Celui qui ne sait faire cela se trompe lui-même quand il pense pouvoir aider les autres.
Pour aider un être, je dois certainement comprendre plus que lui mais d'abord comprendre ce qu'il comprend.

Si je n'y parviens pas, il ne sert à rien que je sois plus capable et plus savant que lui.

Si je désire avant tout montrer ce que je sais c'est parce que je suis orgueilleux et cherche à être admiré de l'autre plutôt que l'aider.

Tout soutien commence avec humilité devant celui que je veux accompagner ; et c'est pourquoi je dois comprendre qu'aider n'est pas vouloir maîtriser mais vouloir servir.

Si je n'y arrive pas, je ne puis aider l'autre.

Søren Kierkegaard,
philosophe danois (1813-1855)


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07 juillet 2018

Béatitudes de la douceur



Heureux celui dont la douceur apporte aux hommes
un peu de paix puis la joie de vivre.

Heureux celui dont la douceur fait respirer
le temps qui passe, vient calmer la tristesse
ou réduire la souffrance.

Heureux celui dont la douceur
n’est pas suave, ni faible.
Celui-là sait ouvrir les yeux.
Celui-là fait contempler à l’homme
le monde qui l’environne,
les hommes qui l’entourent.

Alors celui-là ouvrira l’ère d’un monde nouveau.
En lui toute larme saura disparaître,
En lui la mort s’ouvrira vers la vie,
En lui toute la terre deviendra le Royaume;

sur le site Port-Saint-Nicolas

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06 juillet 2018

L’été



On a pour coutume de dire que l’été est un temps propice au ressourcement, à la méditation…que l’on peut faire le point sur sa vie, ses engagements…. Faut-il absolument une pile de bouquins très très sérieux sur la théologie, la psychologie… pour accéder aux bienfaits de cette pause ??

Mais non !!

La plus belle abbaye est celle de la Création ;

Les plus beaux silences sont ceux qui sont habités par le chant des oiseaux, le murmure du vent dans les arbres, la mélodie de la rivière qui ne prend pas de vacances ;

Les plus belles prières au fil de la journée sont celles de nos yeux qui prennent le temps de regarder la beauté et de notre corps qui savoure la lumière, le souffle de l’air.

Oser perdre son temps, ne pas faire ce que l’on pense être indispensable, mais faire ce qui nous apaise…faire le vide aussi pour juste se laisser remplir par cette Présence qui travaille en nous, nous prépare pour l’avenir.

Dieu est avec nous partout et dans cette étonnante cathédrale de la Création où nous passons avec les autres, profitons d’être simplement avec Lui … et d’arrêter de courir.

André Pianta sc
DiaKonia-Don Bosco (Juin 2016)
Feuillet salésien de Suisse-romande
Groupe des Salésiens coopérateurs de Trient

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05 juillet 2018

Apprends-moi, Marie...



Tant de voix, tant de bruits, 
en moi, autour de moi.
Tant de bruits où s'enfuit 
la présence de l'Au-delà.

Apprends-moi, Marie, à faire silence,
à taire les bruits et à me taire,
pour qu'enfin jaillissent, 
comme au-dessus du chaos primitif,
la voix de Dieu, le vol de l'Esprit,
et que s'écrive la première ligne de ma genèse
et que commence un monde neuf.

En moi d'abord,
un monde de grâce où je ressemble à Dieu.
Un monde de paix, sans envie, sans ambition.
Un monde d'amour, 
à l'image de l'étreinte éternelle
du Père, du Fils et de l'Esprit.

Apprends-moi, Marie, 
le courage de dire oui.

Apprends-moi à croire, comme toi,
que les projets de Dieu
sont infiniment plus beaux que mes projets,
que la Parole de Dieu 
est infiniment plus solide que ma parole.
Aide-moi à comprendre qu'en disant oui à Dieu,
je dis oui à moi-même, 
à mon moi le plus vrai et le plus radical;
car lui seul me permet 
de devenir ce que je suis,
lui seul peut achever, en me sauvant,
ce qu'il a commencé en me créant.  

Amen.

Georges Madore

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04 juillet 2018

Bénédiction




"Bénédiction" signifie : dire du bien. 

Le bien que nous disons, le bien que nous faisons, rejaillit sur nous comme une bénédiction. 


Or, le bien, c'est ce qui nous rend meilleur. Et ce qui nous rend meilleur, c'est aussi ce qui nous rend vraiment libre. C'est-à-dire affranchi de la servitude de l'égocentrisme. 

En fin de compte, nos tribulations apparaissent lorsque nous nous écoutons trop nous-mêmes et que nous n'écoutons pas assez les autres. 

Être bon, être doux, chercher à répandre le bien autour de soi, ouvre à une liberté extraordinaire : celle du don. 

Au contraire, se montrer acrimonieux, vindicatif, menaçant, c'est rester à la case départ du retour à soi, c'est entrer dans la spirale de la malédiction, et préparer son propre enfer. 

La méchanceté porte en elle sa punition : celui qui fait le mal se fait d'abord mal à lui-même. La bonté porte en elle sa récompense : celui qui fait le bien attire à lui toutes sortes de bénédictions, et se rend accessible au bonheur. »

François Garagnon

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03 juillet 2018

Grain de folie



Ils se dressent, même en pleine misère, pour refuser que le monde soit mis en morceaux.
Ils se lèvent, même en pleine oppression, pour tailler à chacun une liberté.
Ils croient que la solidarité est capable de soulever les montagnes de l'inertie et des lenteurs.

Ils croient que l'homme est fait pour construire, puisque Dieu l'a fait créateur, et que rien, jamais,
si les hommes s'unissent pour lutter, ne pourra changer le monde en vaste terrain abandonné à la misère publique.
Ils croient à la réussite du monde, et, pour le prouver, ils donnent leur temps et leur vie à l'image du Christ de Nazareth.
Ils disent: le Christ nous a sauvés, il faut continuer ce qu'il a commencé !

Ils croient que la bienveillance peut vaincre le mépris.
Ils croient qu'aucune existence n'est condamnée à être une longue traversée solitaire.
Ils croient que le don de soi, mystérieusement, soulève le monde hors de sa gangue d'égoïsme,
et que toute crucifixion, mystérieusement, arrache le monde à l'attraction du mal
pour le placer définitivement sur la trajectoire du salut.

Ils disent que l'Evangile répandu par Dieu est une irrésistible puissance de libération.
Ils croient que le soleil peut surgir de l'échec.
Ils croient que Dieu, posé dans la terre, déposé dans la mort humaine,
transforme les tombes des hommes en lieu de passage, en champ de plantation, vaste et fertile !
Ils croient que, du silence du sépulcre, jaillit le cri de victoire.
Ils affirment que, dans l'absence et le vide de la tombe, Jésus de Nazareth commence la musique de la vie éternelle !

Ils sont fous ! Je suis de ce peuple-là :
Nous croyons que Jésus, le Christ, mort et ressuscité, est l'avenir de la terre et des vivants de tous les temps.

 Charles Singer

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02 juillet 2018

L'autre



L’autre, pronom indéfini, qu'il est donc vain de vouloir définir...
N’est-il pas cet étranger qui vient à nous à l’improviste,
qui nous dérange peut-être ?
Ou celui que nous fréquentons et appelons par son nom
mais qui garde sa part d’étrangeté et d’indéterminé.

Supportons-nous « l’autre » dans notre vie ?
Impossible si nous avons une vision de la vie bien cadrée,
bien programmée, bien cloisonnée,
si nous pensons que chacun a une place marquée, fixée à jamais,
et un comportement prévisible en toute circonstance.

Pour supporter l’autre, il faut vivre moins serrés,
mettre du "jeu" entre nous afin de rendre la vie "jouable".
Laisser de la place à l’autre, dans nos têtes, dans nos cœurs,
dans le coffre-fort de nos idées arrêtées, bien pliées, bien rangées.
Cela ne peut se faire sans une capacité à se déplacer,
à se pousser un peu pour faire de la place.

Donner de la place à l’autre questionne notre propre place.
Si nous nous surprenons à dire ou simplement à penser :
"Je tiens à ma place - Ici je n’ai pas ma place - Il veut prendre ma place"...
cela veut dire que nous nous identifions à notre place.
Obsédés par cette peur de la perdre,
nous voilà réduits à être une place, et peut-être rien d’autre !
Mais si nous acceptons de nous déplacer
pour laisser un peu de place à l’autre,
un autre point de vue s’offre à nous !

L’irruption de l’autre est un appel à sortir de nos coquilles.
L’autre, même s'il nous dérange,
remet du mouvement dans la monotonie de nos vies.
L’autre est toujours une histoire à accueillir,
non seulement parce qu’il nous arrive avec son histoire à lui,
mais parce qu’il va marquer aussi notre histoire.

Quelle histoire commune allons-nous écrire à partir de notre rencontre ?
"Moi, je ne veux pas d’histoires !" dites-vous.
Mais pouvons-nous écrire notre histoire
sans y mêler quelques « histoires » communes ?
"Moi je suis très clair ! personne ne pourra me faire changer d’avis !"
Celui qui se vante d’avoir la pureté et la transparence du cristal
en possède aussi la dureté et la fragilité.
La rencontre de l’autre risque de le briser par le choc de sa différence,
à moins que, pour éviter la casse, il préfère quitter la place.

Adoptons plutôt la souplesse et la capacité d’adaptation
de la cellule vivante qui se nourrit de ce qui lui vient de l’extérieur,
d’une autre vision des choses.
Ah ! bien sûr cela suppose de renoncer à la luxueuse cage de cristal
pour jouer le beau jeu de la vie en n’ayant comme unique protection
que la confiance faite à l’autre.

Faisons place à l’autre dans le jardin trop bien rangé de nos certitudes.
Il apportera à nos fleurs l’ombre dont elles ont besoin pour ne pas se faner
sous les projecteurs de l’aveuglante clarté du "je suis sûr".
Résistons à la tentation de construire un barrage
pour retenir le ruisseau qui nous déconcerte
par ses imprévisibles bondissements

Jeanne Signard


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01 juillet 2018

Donne-moi



Donne-moi ton regard, Seigneur.
Et les montagnes de mes désespérances
Ne seront plus que taupinières
Misérables et sans importance.

Donne-moi tes oreilles, Seigneur.
Et fort de ta patience ;
J’écouterai enfin les pleurs
De ceux qui crient vers Toi.

Donne-moi tes mains, Père.
Animées par ta puissance,
Elles sortiront de leur fossé
Les sans – courage et les fauchés.

Donne-moi ton cœur de Père.
Je verserai sur leur visage
L’eau fraîche de ton amour.
Je leur partagerai le pain de ta tendresse
Et le vin fou de ton domaine ;

Alors, ils se relèveront tous,
Et quand ils auront reconnu, dans mes yeux, ton sourire,
Ils seront bien surpris de croire encore en Toi.
Et du secret de leurs entrailles jailliront
D’immenses réserves, bouillonnantes de confiance.

Et je serai, petitement, pour ton bonheur de Père,
Un autre Jésus devant Toi.
Et je serai, timidement, pour la joie de mes frères,
Un peu le Bon Dieu devant eux.


Willy GETTEMANS.

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